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Aymeric Delattre concrétise son rêve

Publié le 21 juillet 2023

À quelques instants de se mettre en place pour le défilé.

Lorsqu’il était enfant, Aymeric Delattre ne perdait pas une miette du défilé du 14 juillet organisé sur les Champs-Élysées pour la Fête nationale. Adolescent, il était convaincu que son avenir professionnel passerait par la mer et n’a pas tardé à choisir un secteur bien particulier associant le caractère militaire et son goût pour la marine : celui des sous-marins. Aujourd’hui jeune adulte, il a franchi le pas.

«Je suis attiré par le côté exigu du sous-marin et par une carrière atypique qui impose de partir en mission pendant plus de deux mois sans remonter», explique ce Tréportais de 18 ans qui a récemment obtenu son bac pro MEI (Maintenance des Équipements Industriels) au lycée d’Abbeville.

Durant son année de terminale, il a aussi suivi une préparation militaire qui lui a permis d’intégrer l’école de Maistrance de Brest dès le mois d’avril. S’il ne cache pas que le rythme est parfois difficile à suivre, les journées étant particulièrement chargées, le jeune homme est surtout ravi d’évoluer dans un univers qui le conforte dans ses choix. «J’ai aussi opté pour les sous-marins pour l’esprit de camaraderie. C’est un peu comme une seconde famille. Quand on vit dans ces conditions, on peut ne pas s’entendre avec tout le monde, mais il n’y a pas de place pour les disputes», explique-t-il, à tel point qu’il assure que, «je ne me vois vraiment pas faire autre chose».

Un honneur

Il n’y a donc rien d’étonnant à ce qu’il se soit fixé pour objectif de prendre part au défilé du 14 juillet dans la Capitale cette année. «L’école y défile chaque année et sélectionne ses participants après des séances d’entraînement», explique-t-il. Environ un quart des jeunes était retenu et Aymeric en faisait partie. «C’est un honneur de représenter son école, ses camarades et sa famille», explique celui qui s’est retrouvé à Paris sous les yeux de sa mère, sa sœur, ses grands-parents et son amie.

Les répétitions ont duré presque une semaine à Satory avant le jour J. «C’était déjà bien dès le départ, car chacun envie d’être là, de donner de sa personne pour que tout soit réussi. Il n’y avait donc plus qu’à peaufiner», se souvient-il.
Le 14 juillet, l’école de Maistrance et tous les autres participants sont arrivés tôt, pour régler les moindres détails avant de laisser un temps libre à chacun «pour prendre des forces et éviter les malaises. Mais on reste concentré sur le défilé pour être sûr de respecter toutes les règles. Notre tenue, avec la coiffe, les guêtres et les gants blancs sur un uniforme bleu marine, font que tous les mouvements sont très visibles et il faut veiller à donner une bonne image».

Le jeune Tréportais a tout de même pu profiter pleinement de cette journée très spéciale «en admirant le décor et en regardant les autres unités présentes, tout en gardant à l’esprit que l’on doit donner le meilleur de soi-même, représenter son école et donner envie au public d’être à notre place. Ce défilé peut susciter des vocations, alors même que la Marine recrute».

Il lui tarde d’embarquer

Ce sentiment est renforcé par le fait de voir les enfants sur le parcours, qui admirent les militaires et ouvrent à leur passage de grands yeux. «On voit aussi que le public est fier de son armée», assure le jeune homme qui n’hésitera pas à défiler de nouveau à l’avenir si l’opportunité se représente. «Prendre part au défilé, c’est une fierté. C’est aussi une récompense par rapport au sérieux et à l’investissement de chacun. L’implication au service du groupe et le respect de la discipline sont des éléments qui comptent dans la sélection», précise-t-il.

En août, Aymeric aura retrouvé son école au terme de cinq semaines de permission, puis poursuivra sa formation dès la fin octobre à Toulon durant six mois. Selon son classement, il pourra alors choisir son affectation : Toulon, base des sous-marins nucléaires d’attaque, ou Brest, port d’attache des sous-marins lanceurs d’engins.

Au terme de cette formation, il est possible de poursuivre, mais Aymeric sait déjà qu’il lui tarde d’embarquer pour sa première mission et de concrétiser enfin son rêve : monter à bord d’un sous-marin pour ne refaire surface que deux mois plus tard.