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Hugo Leroy : le goût du challenge

Publié le 6 février 2025

Élève au lycée Le Hurle-Vent, Hugo Leroy est finaliste dans un concours national de cuisine. Sa détermination et l’engagement de son professeur sont ses deux atouts majeurs.

 

Il n’a que 19 ans, mais tout dans sa posture et son regard traduit la détermination. Hugo Leroy sait ce qu’il veut. Élève en classe de Terminale bac pro cuisine au lycée Le Hurle-Vent, il s’est vu proposer par son professeur de cuisine, la  participation à un concours national, le «Kikkoman».

«J’avais envoyé la proposition à plusieurs élèves. Seul Hugo a voulu s’investir pleinement. Un concours comme celui-là nécessite beaucoup de travail en plus des cours», explique Mickaël Louedec. L’enseignant ne le précise pas, mais l’engagement de son élève implique également le sien, car tout concurrent a besoin d’une sérieuse préparation.

«Nous avons regardé attentivement le règlement avant de nous lancer», poursuit le professeur. Pour sa 31e édition, le concours impose un plat : la carrelet soufflé, accompagné d’une garniture de pommes de terre et une autre de poireaux, ainsi qu’une sauce beurre blanc. Les produits de la marque Kikkoman doivent aussi être valorisés.

Il restait à créer une recette à partir des éléments imposés dans le panier, la réaliser, la prendre en photo, détailler par écrit chaque geste de la méthode employée, ainsi que les quantités utilisées, au gramme près. Pour Hugo, le poisson est farci et accompagné d’un millefeuille de vitelotte et de makis de poireaux à la feuille de nori.

Une première victoire

Sur 50 dossiers présentés dans toute la France par des jeunes en bac pro, seuls 8 ont été retenus pour disputer la finale. Hugo en fait partie. C’est déjà une première victoire. Le 17 mars, il se rendra avec son professeur dans la prestigieuse école Ferrandi de Paris pour réaliser sa recette. Il disposera de 3 h, seul devant les fourneaux, le professeur n’ayant pas le droit d’entrer, sous le regard acéré de 8 jurés, pour la plupart titrés «Meilleur ouvrier de France». Il disséqueront chacun de ses gestes avant de goûter son plat.

Hugo prend l’affaire au sérieux, mais sans stress apparent. Il travaille, répète, toujours en encore, sous le regard de son professeur, pour mettre toutes les chances de son côté. À la clé : un voyage au Japon pour le lauréat et une très belle mention à faire figurer sur son CV.

Pourtant, la cuisine n’était pas forcément une vocation pour Hugo. «J’aime bien manger, alors il est préférable de bien savoir cuisiner», indique-t-il, pragmatique. C’est au cours de sa classe de 3e qu’il découvre les métiers de la cuisine, deux heures par semaine. Il y prend goût et s’oriente tout naturellement vers une seconde, puis une première et une terminale au Hurle-Vent. Il passera son bac pro d’ici quelques semaines.

Si l’appétit vient en mangeant, pour Hugo, le goût pour ce métier est venu en cuisinant. «Tout me plaît, notamment l’aspect créatif», explique-t-il, tout en concédant un goût particulier pour le travail du poisson. «Le concours proposait un poisson. Tant mieux, mais si cela avait été de la viande, j’y serais allé aussi. J’avais envie de m’engager dans ce concours», explique ce jeune Tréportais, originaire de Cherbourg.

Une force tranquille

Pour l’année prochaine, il est désireux d’entrer dans la vie active, même si les enseignants l’encouragent à poursuivre son cursus pour se donner les meilleures chances de réussite. D’ici là, il répétera sa recette, trois soirs par semaine, dans les conditions du concours.

«Il reste des points à améliorer, notamment le laquage», précise le professeur qui sait bien que chaque détail compte et qui n’oublie pas que la performance réalisée lors d’un concours met en valeur l’élève, mais aussi le lycée.

Quant à Hugo, il affiche une force tranquille, une qualité toujours appréciable face à la pression d’un concours. Il garde aussi en ligne de mire un objectif plus lointain : l’ouverture de son propre restaurant.