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L’Ancrage met des paillettes dans la vie

Publié le 16 mars 2023

Maryse Hallier est coiffeuse depuis 35 ans. Mais elle ne se contente pas de couper ou de colorer les cheveux. Elle met aussi du baume au cœur et, parfois même, des paillettes dans la vie.

 

« En 35 ans de pratique, j’ai vu les besoins de mes clients évoluer », explique Maryse Hallier. Et cette coiffeuse ne parle pas seulement d’extensions de cheveux ou de mode en matière de coupe. « Certains, certaines, ont des accidents de la vie avec des difficultés économiques. J’ai voulu leur apporter autre chose et donner une autre dimension à mon métier. J’ai aussi voulu m’adresser aux personnes qui n’ont pas la possibilité de venir chez moi », explique celle qui tient son salon de coiffure à Étalondes depuis de nombreuses années.

Lorsqu’elle a entendu parler de la formation de socio-coiffure, elle n’a pas hésité à se rendre jusque dans les Pyrénées-Atlantiques où une formation spécifique est dispensée. On y apprend à prendre en charge un public fragile, peu habitué à se livrer, même s’il en a besoin. Cette formation a permis à Maryse Hallier de franchir le cap, mais il ne fait aucun doute qu’elle avait déjà bien des dispositions. Le regard pétillant, le sourire bienveillant et l’attitude empathique sont sa marque de fabrique depuis longtemps. Celles et ceux qui passent entre ses mains lors des rendez-vous de socio-coiffure s’en souviennent.

« J’ai vu une dame rentrer. Je l’ai revue à sa sortie. Il était évident qu’il y avait un changement, et je ne parle pas seulement de coiffure », commente Éric Sénécal, directeur de l’espace socio-culturel l’Ancrage et à l’initiative d’un nouvel espace dédié au bien-être au sein de cette structure.

L’humain avant tout

Durant une heure entière, ceux qui franchissent habituellement la porte de l’épicerie solidaire viennent se faire chouchouter, rencontrent une professionnelle qui leur consacre temps et écoute, reprennent confiance en eux. « Il ne suffit pas de répondre aux besoins essentiels. Le regard que l’on porte sur vous est déterminant pour aller de l’avant. Cet espace bien-être est donc le complément logique de l’épicerie solidaire », confirme Giuliana Torterat, la présidente de l’Ancrage, qui poursuit « depuis son ouverture, il a déjà apporté de beaux moments d’émotion ».

Au début, Maryse Hallier apportait son matériel, mais il n’était pas envisageable de transporter le fauteuil confortable, élément pourtant essentiel de tout salon. Désormais, cet espace est parfaitement équipé et offre, un peu à l’écart, une bulle de quiétude. Son aménagement a été rendu possible grâce à une aide financière du Crédit Agricole. Isabelle Lameille, directrice de l’agence tréportaise, a immédiatement été séduite par ce projet et a convaincu l’organisme bancaire de signer un chèque de 3500 euros dans le cadre de ses activités de mécénat.

Les clients apprécient et Maryse Hallier aussi. « Le cadre est approprié et à l’Ancrage on me laisse prendre le temps. Ce n’est pas le cas partout, où même dans le cadre de la socio-coiffure, il faut « faire des chiffres ». Ici, je consacre toujours une heure au client. C’est à la fois peu et beaucoup. J’écoute, on se confie », explique-t-elle. À l’Ancrage, même si les contingences financières ne peuvent pas être écartées, c’est toujours l’aspect humain qui prime. En plus d’une socio-coiffeuse, une socio-esthéticienne officie régulièrement dans cet espace et, d’ici peu, c’est une réflexologue qui viendra compléter cette équipe.